Contact, suspect, possible : l'épidémie de coronavirus a mis en lumière les échelles de classification utilisées par les autorités sanitaires et scientifiques pour déterminer de la possibilité d'infection d'un patient. À quoi ces termes correspondent-ils ? Explications.
Le dernier bilan du directeur général de la santé, Jérôme Salomon, le samedi 7 mars, indique 949 cas de contamination confirmés au Covid-19, souche de coronavirus, détectés en France. En Corse, ce bilan s'élève à 19 personnes. S'ajoutent à ces dernières plusieurs cas "possibles", dont les tests de dépistage sont en cours d'analyses ; et des cas "suspects", pour lesquels des doutes existent.
Des échelles de classification mises en place par l'agence nationale de santé publique française, et qui déterminent la marche à suivre pour les patients comme pour le personnel soignant.
Cas "suspect"
La présence seule de symptômes grippaux (toux, fièvres, difficultés respiratoires) ne suffit pas à classifier un patient comme étant "suspect", explique Serena Guerrini, représentante des internes en médecine corses et interne au centre hospitalier de Bastia.
En complément de ces symptômes, deux situations sont analysées : "s'il revient de zones considérées à risque", dans le détail la Chine, Singapour, la Corée du Sud, l'Iran, ou les régions de Lombardie, Vénetie, Emilie-Romagne et Piémont en Italie. Puis, "s'il a été en contact direct avec un cas confirmé". "On parle ici de contacts rapprochés, ou intime, comme se faire la bise ou lors d'un flirt, ou sur une période assez longue, au minimum quinze minutes" précise Serena Guerrini.
Pas de risques, donc, d'être infecté en croisant une personne contaminée dans la rue : à moins que celle-ci ne vous tousse ou ne vous postillonne dessus, les probabilités de transmission sont quasiment nulles.
Les patients qui combinent donc des symptômes et un retour d'une zone "à risque" ou ayant eu un contact "rapproché et prolongé avec un cas confirmé" sont ainsi répertorié comme des cas "suspects", en l'attente de classement. En moyenne, la moitié des appels passés au 15 portants sur le coronavirus sont ensuite classifiés comme des cas "suspects", estime Serena Guerrini.
Cas "possible"
"Quand un cas est considéré suspect, nous contactons notre infectiologue réfèrant à Marseille, qui nous conseille alors de faire, ou non, un prélèvement". Dès lors qu'un test de dépistage est effectué, le patient est alors considéré comme un cas "possible". En l'attente des résultats des prélèvements, un confinement est mis en place.
"S'ils vivent seuls, c'est idéal : on leur demande de rester chez eux et de limiter autant que possible leurs sorties, seulement si c'est vraiment nécessaire avec un masque et dans un espace de temps limité, détaille Laura, infirmière. S'ils vivent en famille, par contre, surtout s'ils sont avec des personnes âgées, il faut au maximum qu'ils limitent leurs interactions avec les membres de la famille, et portent un masque."
Cas "confirmé"
Les prélèvements sont revenus, et ils sont positifs : qu'il soit symptomatique ou non, le patient est alors considéré comme un cas "confirmé". En fonction de son état de santé, il est alors soit soumis à un confinement strict jusqu'à ce qu'il ne soit plus "contaminante", soit hospitalisé.
Cas "contact"
Il s'agit de personnes ayant été en contact étroit dans les 24h précédant l'apparition de symptômes avec un cas confirmé : qui partagent le même lieu de vie, ou ont eu une discussions d'au moins 15 minutes dans un espace rapproché avec le malade, par exemple. Cela peut aussi être un personnel soignant au contact de cas confirmés - ou un personnel de laboratoire manipulant des prélèvements biologiques de patients contaminés - n'ayant pas été équipé de moyens de protection adéquats.
En fonction du contact que la personne a entretenu avec le cas confirmé, différents niveaux de risques sont alors définis : négligeable, faible, modéré et élevé.
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— ARS.CORSE (@ARSCORSE1) February 29, 2020
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